J’ai cru bon de composer cette biographie du docteur Mohsen Hachtroudi, professeur, à partir de citations tirées d’un entretien au magazine Yekan (Hebdomadaire scientifique), numéro 7, qui sont insérées dans le texte ci-dessous.
L’éditeur.

Biographie de Mohsen Hachtroudi

PORTRAIT

Je suis né le 22 du mois de Dey 1286 (13 janvier 1907) à Tabriz. Ma scolarité débuta à l’école Aqdassieh et Cyrus puis, au niveau du secondaire, je passai à Dar-ol-Fonoun. En 1304 (1926) je fus diplômé de Dar-ol-Fonoun et poursuivis pendant quelques années des études de médecine. Ensuite, je partis une première fois en Europe. Au retour, je choisis le domaine mathématique à l’École Normale Supérieure (école normale centrale) qui venait d’être fondée et je fus diplômé d’études du second cycle. Je suis retourné en France à l’Institut Scientifique de Paris jusqu’au niveau de la licence et en 1315 (1937) j’ai obtenu un doctorat d’État de l’université de la Sorbonne et je suis retourné en Iran et devins professeur assistant à la faculté des sciences et à l’École Normale.

En 1320 (1942), je suis devenu professeur. En plus de l’enseignement qui fut et reste mon activité principale, j’ai été chargé de postes académiques suivants :

En 1321 (1943) directeur du Département des affaires culturelles de la capitale,

En 1330 (1952) directeur de l’université de Tabriz,

Enfin en 1336 (1958), j’ai exercé pendant une période la direction de la faculté des sciences de Téhéran.

En 1923 (1945) je me suis marié et j’ai eu trois enfants, deux filles et un garçon.

Parmi mes enseignants : au premier degré, mon défunt frère Mohammad-Zia Hachtroudi auquel je dois les fondements de mon instruction. Feu Qolam Hossein Rahnama qui a prodigué une éducation complète à bien des étudiants et des professeurs. Quant à mes formateurs vivants, qui ont forgé les fondamentaux de mon éducation, je dois la meilleure part de mes connaissances en matière de culture et de littérature à Abdolazim Qarib, professeur d’université. L’éducation éthique de nombreux étudiants dont moi-même est le fait de ce grand homme. Pour conclure je dirai que moralement et psychologiquement je suis redevable à tous mes professeurs. Monsieur Keyhan, outre son rôle d’éducateur, fut un exemple pour moi durant la période de sa Vice-Présidence de l’université de Téhéran.

En dehors des professeurs suscités, je dois nombre de mes réussites (lesquelles restent humbles en somme) aux attentions de mon mentor Monsieur le Docteur Siassi qui est à l’origine de la fondation de l’université de Téhéran. Les professeurs et chercheurs sont unanimes quant au soutien moral et académique qu’a exercé cet homme exceptionnel pour l’ensemble du corps enseignant qu’il chérissait et protégeait. Les chercheurs tels que moi ont encore besoin de tels guides pour s’orienter.

Quelques mots concernant mon directeur de thèse à l’université en France, le défunt Elie Cartan, fondateur des nouvelles mathématiques, auxquelles les sciences mathématiques sont beaucoup redevables, fut mon maître absolu en matière scientifique.

Les professeurs actuels de l’université de Paris formés par Elie Cartan à l’époque où j’effectuais mes études sont tous des disciples de ce regretté enseignant : c’est le cas du professeur Charles Ehresmann de la Sorbonne, André Lichnerowicz au Collège de France, le professeur André Weil à Princeton, États-Unis, qui fut mon collaborateur de recherche pendant l’année où j’y ai séjourné ; le professeur Jean Arnold Schouten à Delft, aux Pays Bas (qui préside actuellement le centre mathématique d’Amsterdam), le professeur Ivan Vinogradov et le défunt maître Finigov, tous deux de l’Université de Moscou, ainsi que quelques autres personnes.

Ma thèse de doctorat portait sur les espaces d’éléments à connexions projectives normales (point et ligne ou feuille) dont le directeur déjà mentionné était feu Elie Cartan.

Parmi mes compilations et articles à propos des mathématiques : quelques-uns sont à propos de la géométrie différentielle des espaces généraux et particulièrement des espaces d’éléments à connexions projectives normales, quelques articles sur la géométrie des espaces communs et problématiques à similitudes internes, quelques articles sur la mécanique analytique et les directions dynamiques, quelques articles sur les équations différentielles, généralisation d’un espace d’Euler en déduction continue, l’usage clos des déductions en chaîne sur le mode des équations différentielles et spécialement la déduction des valeurs modales de l’équation de Riccati, la loi de la double information en mécanique des super-espaces, l’espace de Weil avec insertion verticale, les espaces de Schouten à invariances fixes, entre autres. Certains de ces articles ont été imprimés et diffusés sous forme d’un recueil par l’université de Téhéran.

À ce jour, j’ai participé à quatre congrès internationaux de mathématiques : Harvard et Cambridge aux Etats-Unis, Amsterdam aux Pays Bas, Edimbourg au Royaume-Uni, Nice (congrès des mathématiciens de langue latine). Outre ces participations, selon les invitations aux congrès scientifiques de pays divers, j’ai pu être présent et prendre la parole plusieurs fois à l’invitation de l’Académie Scientifique Soviétique, de l’Académie de Bucarest, de l’Université de Moscou, j’ai été également invité par l’Institut Rehovot dont j’ai rencontré les professeurs, par le congrès scientifique Paxton et la Faculté des Sciences de Paris pour des interventions.

PORTRAIT

Parmi les universitaires avec lesquels je corresponds et que je fréquente, outre ceux mentionnés, se trouvent le professeur Struik (MIT, États-Unis), les professeurs Oscar Zariski et Chern à Chicago, Albert (États-Unis), le professeur Eichlinski (Moscou), Alexandrov (Leningrad), Loujnin (Kiev), Djavad Maqsoudov (Bakou), Zagere et Bompiani (Italie), ainsi que quelques-uns des professeurs de Londres et Manchester, et plusieurs des professeurs à Bucarest dont Stoilow (directeur de l’Académie Mathématique de Bucarest), secrétaire de l’Académie de Bucarest.

(Magazine Yekan numéro 7 – mordad 1343).

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