Troisième anniversaire du soulèvement Femme, Vie, Liberté en Iran

La peine capitale : l’arme du régime

En août dernier, Mehran Bahramian, 32 ans, arrêté et condamné en 2022 pour « atteinte à la sécurité nationale », a été exécuté sans que son corps ne soit rendu à sa famille.

Son frère, Fazel (35 ans), également condamné à mort, risque la même issue.
Depuis septembre 2022, au moins 2 910 personnes ont été exécutées en Iran, dont 83 femmes.

Abbas Korkouri (42 ans), citoyen d’Izeh (Kurdistan), pendu le 11 juin 2025 comme « ennemi de Dieu ».

Sharifeh Mohammadi (46 ans), militante ouvrière, aujourd’hui sous le coup d’une condamnation à mort pour « rébellion armée ».

Les voix des prisonniers politiques : « Seul l’oubli serait la mort d’un militant »

Dans plusieurs prisons, des détenus appellent à l’unité nationale et à la fin de la République Islamique :

Reza Mohammad-Hosseini (33 ans), condamné à sept ans d’emprisonnement pour délit de « propagande et slogans hostiles au régime » : « Nous sommes la voix de la contestation, au nom de Mahsa et de tous les martyrs de la liberté qui ne seront jamais oubliés. »

Hossein Ronaghi (40 ans), journaliste et blogueur, est en grève de la faim depuis le 4 septembre ; sa vie est en danger.

Fatemeh Sepehri (61 ans), veuve d’un héros de la guerre Iran-Irak, a perdu la garde de ses enfants au profit d’un “tuteur légal”. Gravement malade et enfermée dans une cellule sans fenêtre, elle refuse tout compromis : « Je n’ai pas sacrifié mon mari et mes enfants pour plier devant Khamenei. »

Zeynab Jalalian (43 ans) , militante kurde condamnée à perpétuité : « La vraie mort pour un combattant, c’est d’être effacé de la mémoire du peuple. »

Reza Khandan (environ 63 ans), époux de l’avocate Nasrin Sotoudeh, dénonce depuis Evin la violence systématique contre les prisonniers politiques et défenseurs des droits humains mais aussi tous les détenus de droit commun : « Le peuple iranien ne restera pas silencieux face à l’injustice. »

Une jeunesse debout

Pourtant le quotidien des Iraniens reste une lutte pour la survie. Inflation galopante, corruption endémique, chômage massif, coupures d’eau et d’électricité rythment l’existence d’une population qui, entre résistance et parcours du combattant, refuse encore l’oubli.

Les grèves et manifestations sporadiques continuent. Au Kurdistan, les bazars ont fermé pour l’anniversaire du meurtre de Mahsa Amini.
La jeunesse perpétue la voie ouverte par Majidreza Rahnavard, pendu à 23 ans en décembre 2022, qui lança avant d’avoir la corde au cou :« Ne me pleurez pas, ne récitez pas le Coran, mais jouez de la musique et chantez la joie de vivre… »
Depuis, sa voix résonne dans tout l’Iran : concerts spontanés dans les parcs, fêtes publiques de moins en moins clandestines, malgré la répression.

Le poids du quotidien

Trois ans déjà depuis l’assassinat de Mahsa Amini par la milice de la République Islamique. Trois ans depuis que le mouvement Femme, Vie, Liberté a bouleversé les consciences à travers le monde. Ce triste anniversaire a été commémoré, malgré la répression accrue, par les familles et la population réunies sur les tombes des victimes.


« Le 20ème siècle a encore une Bastille à prendre : la liberté et l’égalité de la femme ! »

Mohsen Hachtroudi, discours du 14 juillet à l’ambassade de France (Téhéran, années 1950)

Le professeur Mohsen Hachtroudi et son épouse entourés d’étudiants

Pour faire face : la jeunesse d’Iran a besoin de nous.
Elle doit faire face à l’adversité matérielle, au harcèlement et à la répression.
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