Chers Amis de Mo-Ha, chers donateurs,

Au sommaire de cette lettre, tout d’abord Nowrouz, le nouvel an Iranien, d’espoir et de vœux pour ceux qui luttent et ceux qui aident. L’annonce, toujours heureuse, de deux libérations, et plusieurs témoignages de ceux que vous avez aidés.

Le passage à l’année 1402  est l’occasion de former des vœux pour vous et vos familles, sans oublier ceux de notre engagement commun pour la jeunesse d’Iran, pour les Femmes, la Vie et les Libertés inconditionnelles.

Nous continuons à attribuer les fonds déjà collectés pour les jeunes en Iran. Nous avançons avec précaution car, dans le contexte actuel de répression de la contestation, les meilleures intentions peuvent attirer des ennuis. La discrétion est une obligation. La situation des jeunes contestataires sortis de prison est devenue intenable, surtout pour ceux qui ont été graciés ou sont en liberté conditionnelle, entre dénuement économique et terreur d’une arrestation arbitraire. Néanmoins, soyons heureux de chaque bonne nouvelle et réjouissons-nous des libérations. D’une part celle de Sepideh Qalian , étudiante en Droit de l’université Chamran, libérée fin mars de la prison d’Evine. Et d’autre part de celle de Mohammad Khani, Doctorant en Ingénierie Sociale, blessé en prison, libéré début avril de la prison Gohardasht de Karaj.

Enfin, chers membres et Amis de Mo-ha, et ceux, nombreux et généreux, qui ont déjà contribué à la campagne de collecte, votre aide continue à parvenir aux jeunes destinataires.

Ci-dessous quelques exemples de bénéficiaires de dons au cours des mois de février et mars. Les noms de famille et les lieux précis ne sont pas mentionnés à la demande des intéressés.

Kamran : 26 ans, doctorant en sciences politiques. Trois mois d’incarcération de novembre 2003 à janvier 2033 en province. 250 euros d’aide pour frais médicaux.

Hossein : 25 ans artiste sous surveillance résidant à Téhéran. Interdit de travail, il est « honteux de vivre aux crochets de sa famille ». 200 euros pour frais d’avocat relatifs à ses problèmes judiciaires.

Nazanine : 15 ans. Lycéenne en province. Victime d’empoisonnement au gaz toxique. 200 euros d’aide médicale à sa famille pour un traitement pulmonaire et ophtalmologique.

Leila : 19 ans, étudiante en sciences. Banlieue de Téhéran. Renversée par une moto de milicien lors d’une manifestation courant janvier, elle porte les séquelles de ses fractures. 250 euros d’aide pour frais médicaux.

Nous sommes heureux de partager avec vous deux témoignages en français de jeunes gens que nous avons pu soutenir grâce à vous. Nous les publions sans toucher aux tournures de phrases « aux parfums d’Iran ».

Message de Hossein

« Je salue la mémoire du professeur Mohsen Hachtroudi, qui est un grand nom pour les Iraniens dans le domaine de la science et de la culture.

En tant que artiste indépendant, je suis très heureux d’avoir rencontré la Fondation Moha. C’est une des rares associations indépendantes à l’étranger qui a toujours soutenu les talents artistiques et scientifiques en Iran.

Les artistes indépendants en Iran sont confrontés à beaucoup de problèmes, comme la censure et le manque de soutien financier et spirituel. Par conséquent, l’attention de la Fondation Moha pour soutenir les talents artistiques est très précieuse pour moi. Votre soutien, très chers, m’encourage.

J’exprime par la présente ma gratitude à la Fondation Moha et à ses soutiens qui nous permettent de garder le flambeau de l’art en Iran malgré les pressions et les menaces. Vous donnez de l’espoir aux artistes et à la société culturelle et artistique iranienne.

Je viens de recevoir une aide de 200 euros qui va m’aider à me défendre des fausses accusations et je remercie les donateurs français qui soutiennent Mo-Ha pour nous. «

Message de Kamran

« Salutations à la direction de la Fondation Moha.

Je suis doctorant en sciences politiques. Comme beaucoup d’hommes et de femmes iraniens, j’ai subi des graves blessures physiques et mentales au cours de ces six mois derniers et suite à mon incarcération.

La mauvaise situation politique, culturelle et sociale de l’Iran contemporain a toujours été douloureuse pour moi, bien que les problèmes ne sont pas propres à l’Iran et que nous sommes confrontés à toutes sortes de problèmes et des crises politiques, sociaux et environnementaux partout dans le monde. Mais la mauvaise situation des droits de l’homme et le manque d’associations indépendantes ont rendu faible la société civile en Iran.

Mais je suis très heureux que la fondation du professeur Hachtroudi se soucie beaucoup des problèmes à l’intérieur de l’Iran et soutient les étudiants, les militants civils et les victimes.

J’ai reçu une aide de 250 euros pour me soigner. Je tiens à remercier la fondation du professeur Hachtroudi et tous les français qui sont derrière nous pour leur aide.

J’espère que la Fondation Moha peut accroître ses objectifs humanitaires grâce à toutes les bonnes volontés, notamment les militants des droits de l’homme et les organisations démocratiques en France. »